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Communiqué du 05 avril 2020

Afin d’abattre toujours plus de requins bouledogue, la Province Sud consulte ses administrés avant de modifier son propre code de l’Environnement.

Le 14 mars dernier, la Province Sud a publié sur son site une consultation publique de projet de délibération portant sur des modifications du code de l’environnement. Parmi elles, la Province envisage purement et simplement le retrait du requin bouledogue de la liste des espèces protégées en Nouvelle-Calédonie.

Inscrit et protégé dans le code de l'environnement depuis 2017, le requin bouledogue a, comme tous les autres requins et espèces marines, sa place dans l’écosystème. https://www.seashepherd.nc/protection-du-requin-amelen

Pourquoi cette volonté de ne plus protéger le requin bouledogue ?

Pour mieux gérer, dans le temps, les mesures à prendre pour protéger les populations ?


Argument non recevable - Est-ce bien la réponse que nous souhaitons apporter aux accidents survenus en Province Sud ces dernières années ? Sommes-nous certains qu’abattre des requins permettra une meilleure protection des populations, alors même que cela n’a jamais été constaté ailleurs dans le monde ?

Le rapport Ecologie & Comportement des Requins Côtiers de la Réunion (ECORECO-RUN) exprime même le fait que « les autorités ont décidé de maintenir une activité de pêche avec pour objectif de réduire les populations de requins tigre et bouledogue aux abords de La Réunion et ainsi réduire le risque d’attaques, sans aucune certitude sur l’effet réel de cette pêche sur les attaques. »

Pour se mettre en conformité avec la majeure partie des États qui n'ont pas opéré ce niveau de protection ?

Argument non recevable - L’une des volontés de la Province Sud serait donc de se mettre en conformité vis-à-vis d’une position décriée et inefficace. Le cas de la Réunion, et son incapacité à trouver un équilibre avec cette espèce parle de lui-même. Les pays opérants de forts niveaux de protection des requins (y compris Bouledogue) enregistrent-ils plus d’accidents ?


Pourquoi un tel acharnement sur le requin bouledogue ?

Parce qu’il est toujours plus simple de supprimer l’inconnu dans une équation plutôt que la résoudre. Ce procédé bien connu, et trop souvent utilisé par les institutions, ne tient pas compte du souhait exprimé par bon nombre de citoyens comme l’atteste la pétition initiée par une calédonienne en 2019 : https://www.change.org/p/la-province-sud-et-la-mairie-de-noum%C3%A9a-contre-l-abattage-des-requins-en-nouvelle-cal%C3%A9donie

Et comme l'atteste la pétition initiée en 2020 par le Collectif Requins NC, qui regroupe associations et ONG locales :

CalédoClean, Corail Vivant, Ensemble Pour La Planète, Sea Shepherd Nouvelle-Calédonie, SOS Mangrove, WWF Antenne Nouvelle-Calédonie :


Sortir le requin bouledogue des espèces protégées permettra à TOUT LE MONDE de pêcher cette espèce. La Province Sud souhaite de nouveau s’octroyer le droit de déroger à son propre code, mettant un peu plus la pression sur des espèces marines majeures.

Sortir le requin bouledogue des espèces protégées, sans aucune restriction sur cette mesure (interdiction de vente, déclaration, prélèvement, etc.), est un manquement grave dans la proposition présentée par la Province Sud.

Cette proposition est non seulement dangereuse pour les requins, mais également dénuée de sens. Des spécialistes expliquent que le risque requin ne s’évalue pas en fonction de la densité de sa population. https://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/conl.12612



« La stratégie d'abattage suppose implicitement que le risque d'incidents est directement corrélé avec la densité de requins, une hypothèse qui n'a pas encore été démontrée » Eric Clua.

Ou encore,

« Réduire le risque d'attaque sur les humains en réduisant la population de requins repose sur l'hypothèse que chaque squale représente un niveau égal de menace pour les humains » Eric Clua.





Aujourd’hui, nous demandons des réponses :

1. Quelles études scientifiques justifient cette proposition de déclassement ?

2. Par quel comité d’experts du requin cette décision a-t-elle été émise ?

3. Pourquoi la Province Sud ne souhaite-t-elle pas nous transmettre les rapports, études, arrêtés, suivis et autres autopsies demandées depuis le démarrage des abattages ?

4. Pourquoi n’y a-t-il toujours aucune caméra installée au quai des pêcheurs à Nouville pour lutter contre le shark feeding ?

5. Pourquoi la Province Sud ne suit-elle pas les recommandations issues des ateliers de la biodiversité, co-organisés avec les acteurs associatifs (SOS Mangroves, Caledoclean, WWF et Sea Shepherd NC), comme en atteste le compte rendu ci-dessous.

6. Pourquoi aucune étude scientifique sur le comportement du requin bouledogue n’est en cours ? Et ce malgré le manque de connaissance relevé par tous les acteurs lors des ateliers de la biodiversité.

7. Pourquoi le protocole d’abattage, présenté par la province Sud, n’est-il pas respecté ? un effrayant amateurisme et un manque d'humanité criant, qui pousse les pêcheurs à occire les animaux à grand coup de couteau, avant de les laisser pendre toute une journée à une bouée.



Pourtant il y a bien à mieux à faire que d’abattre…

Voici quelques propositions de SEA SHEPHERD NC :


1. Développons nos efforts dans l’acquisition de connaissances sur le comportement du requin bouledogue et faisons de la Nouvelle-Calédonie une pionnière à ce sujet !

2. Concentrons nos efforts dans l'éducation de la population sur les comportements adaptés pour cohabiter avec la vie marine !

3. Luttons contre les déchets organiques déversés en mer par les calédoniens et les entreprises calédoniennes !

4. Améliorons la qualité des eaux usées rejetées en mer !

5. Soyons cohérents dans la protection de l'environnement et de la biodiversité !

Ne faisons pas de GREEN WASHING, arrêtons de mentir aux populations en affirmant que tuer le requin reviendrait à maîtriser le risque. C’est un biais cognitif comme le démontre l’inefficacité de ces mesures dans d’autres territoires du monde.

6. Travaillons pour l’avenir et libérons-nous du prisme de l’immédiateté. Que dirons les générations futures de nos agissements d’aujourd’hui ?

7. Échangeons et construisons avec des spécialistes du domaine !

Cessons d’écouter les « experts improvisés » locaux ou de la Réunion faute de mieux et faisons appel à des scientifiques de renom du comportement requin, la France en possède plusieurs.

Nous appelons les autorités à la raison, sur ce dossier dont le moteur des seules réelles actions entreprises jusqu’à présent n’est rien d’autre que la peur irrationnelle du requin contre laquelle nous nous battons. Ne reproduisons pas les mêmes erreurs qu’ailleurs.

Pour les Océans.

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